La tortue des jardins, allongée sur la plage,
Cherchait à modifier quelque peu son bronzage,
Et pointait sur la mer un regard langoureux,
Émue de
la vision de cette étendue bleue.
« Tiens donc ! »
s’exclame-t-elle, alors qu’elle aperçoit
Une légère écume d’une ombre qui ondoie
De si belle manière, et avec tant de classe,
Qu’elle s’étonne voir son dos de carapace.
« C’est donc une tortue, ma cousine
nautique,
Se déplaçant ainsi en brassées
magnifiques ? »
Et, comme une réponse à la question posée,
Cette tortue de mer surgit de l’eau bleutée.
« Ma cousine terrienne. Tu es bien près
des flots !
Tu pourrais te noyer à t’en approcher
trop ! »
Plaisante la géante dont le ton amical
Échappe à la tortue, qui le juge brutal,
Et se vexe aussitôt comme le font les gens
Qui ont moins de confiance que de tempérament.
« Tu vas voir mon amie si l’onde me fait
peur.
Je ferai comme toi, avec même
splendeur ! »
Et derechef plonger dans les eaux turbulentes
À courtes pelletées de ses pattes fringantes.
Hélas cette tortue qui nageait dans les mares,
Ne connaissait la mer que par bruits de
couloirs.
Elle dut se repentir de sa fanfaronnade,
Car après moult tasses elle frisa la noyade.
À se donner des airs, elle risqua l’asphyxie,
N’ayant prouvé en fait que son impéritie.
Sa cousine lui fit un peu de bouche à
bouche :
« Au lieu de prendre un bain, vaut mieux
prendre une douche ! »
Dit-elle à l’orgueilleuse qui, cherchant le
plagiat,
N’eut que le déshonneur comme seul résultat.
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