Poisson d'avril




Juste après la fin mars, qu’on dit le mois des fous,
Le premier jour d’avril leur donne un rendez-vous,
Un ultime moment pour que chacun se marre,
Et que le mois de mars se termine en fanfare.
Héros bien malgré lui de ce début joyeux,
Le poisson dit d’avril se prête aux malicieux
Qui se gaussent déjà de tout badaud candide
Dont le dos est garni de ce cadeau perfide.
Ce fait vous est connu, mais quand sonne minuit,
Que devient ce poisson dès la journée qui suit ?
C’est donc un deux avril, un lendemain de fête,
Où la gueule pâteuse, on a mal à la tête,
Et le poisson d’avril, comme papa Noël
N’a plus qu’un an avant d’être à nouveau réel.
Sa femme et ses enfants, même s’il n’est qu’un mythe,
Attendent cependant que bouille la marmite.
Or, celui qu’on accroche ayant pour attirail
Ce fil que l’on suspend derrière le poitrail
Se doit de le garder pour s’aller à la pèche
Et fournir au logis son lot de viande fraîche.
Mais il le doit aussi, car en ce mois d’avril
Il sait qu’il ne peut pas se découvrir d’un fil ;
Et cette tradition qu’il suit par habitude
L’amène au mois suivant dans la même attitude
Pour suivre le dicton du joli mois de mai ;
Mois à partir duquel il fait ce qui lui plaît.

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