« Lorsque
je vois son buste, aussitôt je débande ! »
Affirmait un
mérou, concernant la limande,
En laissant
suggérer que son premier grief
Reprochait à
son buste un manque de relief.
« Vous
devez convenir que cette platitude
Vous met la
libido dans la décrépitude ! »
Rajoutait-il
aussi d’un air de connaisseur,
Afin de
recevoir l’aval des spectateurs
Qui
s’étaient regroupés à l’écart des femelles
Pour blaguer
à propos des choses sexuelles.
Or, la
limande en cause avait rejoint leur clan,
Et devinait
déjà, qu’inéluctablement,
On allait
discuter chirurgie esthétique
En vue de la
doter de roberts en plastique.
On requiert
le savoir du poisson-chirurgien
Qui donne
son avis en tant qu’esthéticien :
« J’ai
eu des résultats avec deux ou trois soles
Avec des
œufs au plat (1) au lieu des aréoles.
Hélas, en
vieillissant, leur corps s’est avachi,
Mis à part
les nénés qui restaient affermis. »
« Ne
vaudrait-il pas mieux la traiter aux hormones,
Plutôt que
d’injecter ce foutu silicone ? »
Demande le
mérou, qui n’a pourtant pour vœu
Que pouvoir
malaxer des seins volumineux.
Et c’est à
ce moment que surgit la limande
Qui n’aime
pas qu’autrui s’occupe de ses glandes.
« Qui
s’estime, Messieurs, parmi vous si pourvu
Pour ne pas,
avant tout, s’occuper de son cul ?
Vous
imaginez-vous les rois de la sculpture
A vouloir
modifier les traits de ma nature ?
Laissez-moi,
s'il vous plaît, disposer de mon corps,
Tout au
moins pour le temps où nous sommes d’accord. »
« Eh
bien, dit le mérou, il nous faut donc attendre
Le jour où
tes nichons voudront bien se détendre. »
« Dans
ce cas, dites-vous que ce jour, mon ami,
Le temps
sera venu de changer de zizi ! »
N’attendez
pas d’autrui qu’un jour il exécute
Ce qu’il
croit bon pour vous, mais quant à lui rebute.
(1) C’est une locution concernant les roberts,
Les indiquant petits dans le petit Robert…
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