Un bon porc arrivant en rade de Toulon, (1)
S’en alla visiter son cousin le cochon.
On partit à la plage au fond d’une calanque,
Et naturellement, on fit une pétanque,
Donnant le nom d’andouille à celui qui
pointait,
Et celui de saucisse à celui qui ratait.
Or, le porc fit Fanny, si bien qu’il fit
bisette
Au cul d’une beauté qu’on nommait Henriette.
On partit se baigner avec tous les lardons
Qui jouaient aux pâtés puis aux saute-cochons,
Et l’on se fit rôtir sur cette belle côte
Avant d’aller se faire une bonne belote.
Mais au bout de trois jours, juste après le
tiercé,
Le bon porc grommela qu’il allait engraisser.
« …… de qui, dit-il, prend du poids de la
bête,
Mais je ne laisse autrui se payer de ma
tête. »
« !!! !!! fit le cochon, tu n’as rien
d’un verrat.
Mange ta confiture, et qui vivra verra. »
« ?? ?? geignit le porc. Il faut que
je m’affine,
Et fasse fondre enfin ce lard qui me
boudine. »
« Ma foie ! dit le cochon,
auscultant son cousin,
Si tu veux, j’ai des fruits au fond du magasin. »
« Pas besoin de tes fruits puisque j’ai
la pilule !
Désormais tout se soigne avec une
gélule ;
Une à chaque repas, ce qui fait six par jour,
Et je serai tout maigre à la fin du
séjour ! »
À ce régime-là, le porc pesait sa tonne
Alors qu’on était loin du début de l’automne.
Acides animés, oligo-éléments,
Il ajoutait de tout dans ses médicaments,
Alors qu’il s’enfilait trente litres de soupe,
Tout en s’éberluant des rondeurs de sa croupe.
« Ta pilule, disait son cousin le cochon
Te donne le profil d’un boulet de
canon ! »
« Dédis-toi mon cochon, lui répondait
l’obèse.
Comme un con tu confonds le gros et le
balaise.
Le balaise s’adonne à l’art de la beauté,
Tandis qu’un gros s’abonne à la
cochonceté. »
« Disons que je confonds, et je veux bien
l’admettre,
Mais je sens le gros con à plus d’un
kilomètre. »
Un gramme de bon sens, bien qu’il soit plus
infime,
Vaut mieux que deux de gras vous poussant au
régime.
(1) Ils voudraient tous un jour, les marins
qui s’en vont,
Arriver à bon port en rade de Toulon.
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