Jeu de l'oie du jars



Concernant le jeu d’oie, une règle l’emporte :
C’est trois oies pour un jars, quelle belle cohorte
Pour ce jars polygame aimable tant qu’il a,
Autour de ses rivaux, cet unique quota.
Or, ce grand mâle heureux, une idée le foudroie
Lorsqu’il apprend un jour qu’existe un jeu de l’oie.
La règle est différente et les coups compliqués :
Il faut tomber sur l’oie en balançant deux dés !
Le jars réunit donc sa troupe cacardante, (1)
Et dit n’avoir compris qu’une règle importante :
Il suffit de sortir un neuf à chaque fois.
« Un oeuf d’oie, se dit-il, c’est ce que je conçois. »
Les oies, reconnaissant que le but est facile,
Se soumettent de grâce au jeu du volatile,
Devinant toutefois que le jars va tricher,
Mais qu’elles ont devoir de le laisser gagner. (2)
Dès le début du jeu, le jars prend l’offensive,
Décrétant faire neuf de manière abusive,
Car même s’il paraît un cinq avec un trois,
De neuf cases en avant il se meut chaque fois.
Il mène donc le jeu, mais le tricheur oublie
Qu’il faut soixante-trois pour finir la partie,
Et qu’il se trouve un gage au milieu du chemin
Qui renvoie au départ et fait perdre la main.
Il persiste pourtant, en jouant de la sorte
Que le jeu déroulant, c’est une oie qui l’emporte.


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Et lisez jusqu’au bout, sinon c’est le bordel.

(1) Le mot n’existe pas, mais l’on dit cacarder
Pour l’oie, et pour le jars on dira jargonner.

(2) C’est le sort qui échoit, de par son expérience,
À celle qui, souvent, prend son mâle en patience.

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