A ma gauche voici
le saint-bernard des mers :
Le chien de
Terre-Neuve appelé retriever ;
Celui qui
par tempête excelle en sauvetage,
N’écoutant
que son cœur, son maître et son courage.
A ma gauche
voilà, dans sa robe de feu,
Le puissant
rottweiler au poitrail généreux.
C’est un
ancien bouvier qui, cause de chômage,
A du se
recycler dans un autre dressage. (1)
Le combat de
ce soir entre ces deux champions
Se fait sur
le terrain de la conversation.
Notez bien,
chers amis, que les protagonistes
Vont
échanger leurs mots comme font les pongistes.
Premier engagement,
par le tirage au sort,
C’est le chien
rottweiler qui diffame d’abord !
« Alors, le Terre-Neuve, où sont donc tes
médailles ?
Tu ne les
portes pas au cours de la bataille ? »
« Petit
frère canin, elles sont dans mon dos.
Je porte
bien secours à de plus lourds fardeaux. »
« Du
secours ! Voyez ça ! Et moi, quel est mon rôle ?
Sinon que
d’empêcher que l’on vous cambriole. »
« Pour
moi, montrer les dents, cela ne se fait pas.
Je mords
dans le harnais, mais jamais dans le gras. »
« Pourtant
les crocs canins sont destinés à mordre,
Et ne pas
s’en servir, c’est faire un peu désordre »
« Tout
dépend de l’esprit qui fait claquer ce croc ;
Si c’est
l’ordre du maître ou bien de ton cerveau. »
« Nous
sommes tous les deux d’une race molosse ;
Ne me tiens
pas rigueur d’en être une féroce ! »
« Je ne
te blâme pas. Je dis que ton instinct
Te pousse
vers le mal plutôt que vers le bien. »
« Et ce
(2), bien entendu, tu en es le symbole
Pour qu’on
te canonise avec une auréole ! »
« J’exprime
seulement toutes mes qualités :
Je flotte
mieux qu’un autre, et je sais bien nager. »
A l’époque
ce chien n’était pas dangereux,
Mais la guerre
venant il s’est reconverti
Dans une
profession où l’homme est l’ennemi.
(2) À cet
endroit précis j’ai bien omis un bien,
Mais c’est
le distinctif du style étant le mien.
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