Le temps des peluches



La nouvelle est tombée sur les téléscripteurs :
La semaine prochaine il faudra changer d’heure.
Chez toutes les peluches, c’est la consternation,
Car on ne comprend rien à cette obligation.
« J’aimais bien me coucher à l’heure habituelle ! »
Dit le petit ourson, ami de Pimprenelle.
« ça nous obligera à veiller tard le soir ! »
Pleurniche le panda, peluche blanche et noire.
« J’ai peur de ne pouvoir fermer l’œil de la nuit ! »
Se plaint le koala, que tout cela ennuie.
Entre un petit garçon, un journal à la main,
Et cette apparition les fait taire soudain.
« Écoutez, leur dit-il, les derniers commentaires
De ceux qui ont voulu ce décalage horaire. »
Il déplie le journal, d’un geste naturel,
Et balbutie ceci d’un ton fort solennel :
« Il faut nous libérer des conditions cycliques
Afin de s’adapter aux clauses économiques.
Mais le social est mis au centre de l’horloge (1)
Dans cette transition que les saisons prorogent.
En ces heures cruciales, vous allez à l’instant
Tous vous acclimater aux mesures du temps ! »
« Alors, dans ce cas-là, font les peluches en chœur,
Nous sommes tous d’accord pour le changement d’heure ! »


La tournure des mots, pour les gens du pouvoir,
C’est de la paraffine sur un suppositoire.

(1) Les rhéteurs de tout bord se font souvent les chantres
De la démagogie qui mettrait tout au centre.

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