La poulette au trottoir



Sur les hauts d’un trottoir une jolie poulette
Repère un coquelet en quête de conquêtes.
« Oh toi mon beau coquin, tu cherches l’amourette !
Tu seras pas déçu avec la Bernadette. » (1)
Dit-elle en lui mettant la main à la braguette
Histoire de vérifier qu’il n’est de la jaquette (1) ;
D’autant qu’il n’a pas l’air d’un véritable athlète
Et de mâle viril, il n’en a pas la tête.
« C’est combien ? dit le coq, d’une voix de fillette,
Et à quoi ai-je droit mis à part la levrette ? »
« Pour le prix tu t’entends avec le proxénète,
Quant à moi je fais tout, même l’espagnolette. »
Le marché est conclu, ils montent à l’aveuglette
Vers le lieu des délices, se mettent sous la couette
Où le coq aussitôt lui broute la minette
Tandis qu’elle lui joue un air de clarinette.
« Mais dis donc mon bébé, ta belle zigounette
N’est bonne qu’à remplir une seule éprouvette !
Avec ça en amour tu ne vaux pas tripette ;
Y’a pas vraiment de quoi nous jouer les vedettes.
Allez, pour terminer, fais-toi une branlette. »
« Je vois pas ce que t’as contre ma bistouquette.
En tout cas, tu me casses un peu les coucougnettes.
Je pourrais te répondre qu’elle pue ta foufounette
Et que tu ferais mieux de faire ta toilette.
Mais je ne suis pas là pour te conter fleurette
Alors, allonge-toi et ouvre les gambettes.
Tu vas quand même pas jouer les trouble-fêtes !
Et puis c’est moi qui raque ; n’oublie pas ta recette. »
La poule répondit « Eh bé dis donc mazette ! »
Se donna corps et âme et lui fit la complète,
Prit son pied puisqu’au ciel elle monta jusqu’au sept,
Et lorsqu’ils se quittèrent, elle était guillerette.


Il en est des passions tout comme des casquettes
Les plus bonnes d’entre elles se passent dans la tête.

(1) Si vous voyez le joint, vous êtes un esthète ;
C’est un jeu de prénoms qui ne vaut pas un pet.

Commentaires